GUERRE DES MONDES ! - Jean-Pierre ANDREVON

Publié le par Stéphane

2009
Les Moutons Électriques, Bibliothèque des Mirroirs (mars 2009)
Couverture de Sébastien HAYEZ
196 pages


4ème de couverture :

Première œuvre littéraire à mettre en scène une invasion extraterrestre, le célèbre roman de Wells a choisi la planère Mars comme vecteur.
D'innombrables récits, de nombreux films et quantité d'autres transpositions lui emboîteront le pas : désormais, l'ennemi sera Martien. Pourquoi une telle insistance ? Suivez-nous dans un tour d'horizon complet de la menace incarnée par la planète rouge, ses tripodes, ses tentacules, ses mythes et ses fantasmes – de l'utopie à l'invasion, et retour. Un panorama qui révèle comment le péril rouge est devenu l'icône idéale d'un imaginaire ayant profondément marqué la culture populaire. De H. G. Wells à Steven Spielberg en passant par Orson Welles et Alan Moore – sans oublier le presse-agrume de Starck !


L'avis :

Ce n'est pas peu dire que La Guerre des mondes de H. G. Wells est une œuvre majeure – fondatrice dans une certaine mesure – de la science-fiction. Nous le savions ; Jean-Pierre Andrevon le rappelle dans Guerre des mondes !, la dernière parution dans la collection Bibliothèque des Miroirs, aux Éditions des Moutons Électriques[1].
Rappelons qu'Andrevon est un des plus grands écrivains français contemporain de SF[2] et, ce qui est bien utile pour cet essai, cinéphile. Il analyse, dans Guerre des mondes !, non pas tant le célèbre roman de Wells que la façon dont cette œuvre a influencé, a inspiré, un pan entier de la science-fiction, à savoir le sous-genre de l'invasion extraterrestre, et particulièrement par la planète Mars.

Certes, de nos jours, plus personne ne se fait d'illusions concernant la possibilité de la vie sur la planète rouge et sur les chances que nous soyons envahis par quelque civilisation martienne lorgnant d'un œil envieux les ressources dont regorge notre bleue planète[3]. Mais longtemps la littérature de science-fiction, et par extension le cinéma, s'en est donné à cœur joie pour faire de la Terre la cible d'une forme ou d'une autre de l'envahisseur martien, quelle que soit sa forme, quelles que soient ses motivations.
Andrevon livre donc dans son essai foule d'informations extrêmement intéressantes. Il n'oublie pas de rafraîchir la mémoire du lecteur concernant le contenu de La Guerre des mondes (tout le monde l'a lu, mais il y a combien de temps ?) et de replacer le roman dans le contexte d'une époque  (1898) où l'astronomie n'était pas au niveau que l'on connaît actuellement. C'est le sujet de la première partie du livre, qui compte aussi une exploration des adaptations plus ou moins fidèles qu'a connu le roman.

Le second volet de Guerre des mondes ! s'intéresse pour sa part à la façon dont le thème de l'invasion martienne a été exploitée par les successeurs de Wells, un support après l'autre. Il y a évidemment parmi ceux-ci la littérature, avec nombre de romans prolongeant l'invasion des Martiens, des séquelles plus ou moins heureuses, et caetera. Andrevon s'attarde également sur l'adaptation radiophonique par Orson Welles. C'est l'occasion pour l'auteur d'éclaircir le mythe de la panique qu'aurait connu les États-Unis lors de sa diffusion. On apprend ensuite que La Guerre des mondes a été porté plusieurs fois à l'écran, que le roman a inspiré des séries télévisées et de nombreux illustrateurs et créateurs de bandes dessinées.

Guerre des mondes ! s'achève sur l'énumération étayée d'œuvres littéraires et cinématographiques qui, sans être inspirées du roman wellsien, s'y rattachent de par leur thème (l'invasion par des extraterrestres invincibles) ou leur décor (la planète Mars).

L'essai de Jean-Pierre Andrevon est un ouvrage passionnant, instructif, qui éclaire le lecteur sur l'importance de La Guerre des mondes pour notre genre préféré. Le livre est de plus largement illustré de couvertures de romans, d'affiches de cinéma, de photographies et autres éléments iconographiques de qualité. Un superbe livre, tout simplement.


[1] J'en profite pour citer le catalogue de cette brillante collection : Zombies ! de Colson et Bétan et Space Opera ! de Ruaud et Amalric. Suivrons prochainement Steampunk ! de Barillier et Uchronie ! de Bellagamba et Ruaud.
[2] Si vous ne l'avez pas encore fait, il faut lire Le Travail du furet (à l'intérieur du poulailler) et Šukran.
[3] Ressources que nous nous efforçons de dilapider, sans nul doute pour éviter de tenter les vilains extraterrestres qui nous menacent immanquablement...

Publié dans Littératures

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