LA BALLE DU NÉANT - Roland C. WAGNER

Publié le par Stéphane

1996
Les Futurs mystères de Paris 1
J'ai Lu, Science-Fiction n°8765 (août 2008)
Couverture de Marc SIMONETTI
192 pages


4ème de couverture :

Temple Sacré de l'Aube Radieuse – appelez-le Tem – n'est pas un détective privé comme les autres. Dans sa branche, le talent de transparence est un sacré atout... sauf quand vous voulez expressément que les gens vous voient ! C'est donc affublé de son fidèle borsalino vert fluo et secondé par Gloria, l'I.A. glamour et révolutionnaire, que Tem mène l'enquête sur la mort, a priori inexplicable, d'un physicien en chambre close.

ROLAND C. WAGNER
C'est avec un humour tantôt grinçant, tantôt désopilant que Roland C. Wagner s'attache, depuis le début des années 1980, à dénoncer les dérives de l'impérialisme au travers de textes engagés comme La saison de la sorcière ou Pax Americana. Ce qui ne l'empêche ni de rêver à des mondes lointains (Le chant du Cosmos, Les aventuriers des étoiles), ni de s'amuser (Les futurs mystères de Paris, L.G.M.).


« Roland C. Wagner pourrait bien devenir le Fredric Brown ou le Robert Sheckley de la SF française. »
Le Monde

« Roland C. Wagner est à la pointe de la renaissance de la SF française : imaginatif, évolutionnaire, révolutionnaire. »
Norman Spinrad


L'avis :

Temple Sacré de l'Aube Radieuse.

Temple Sacré de l'Aube Radieuse est un ancien millénariste. De ce fait, il possède un Talent. Le sien est celui de la transparence. Les gens qu'ils croisent – la majorité en tout cas – ne le remarquent pas ou bien l'oublient très vite. Il disparaît rapidement toute trace de lui dans les dossiers papiers, les vidéos, et caetera.
Or Tem – le surnom du héros des Futurs mystères de Paris – est un détective privé qui a pour modèle Nestor Burma. Son talent de transparence devient donc rapidement un point faible lorsqu'il veut mener un interrogatoire. C'est pourquoi il ne se sépare que rarement de son Borsalino vert fluo.
Mais Tem a un autre atout : Gloria, une aya – une I.A. – révolutionnaire et fantasque qui l'aide au cours de ses enquêtes.
Voilà une rapide présentation du personnage principal des Futurs mystères de Paris. Elle permet déjà de se faire une idée de l'ambiance de cette série de romans signée Roland C. Wagner : déjantée, humoristique. Mais ce ne sont pas ses seules caractéristiques, comme nous le verrons plus loin.

La Balle du néant.

La Balle du néant est la première des neuf enquêtes de Tem, qui formant Les Futurs mystères de Paris. D'abord paru au Fleuve Noir Anticipation (à la fin de la collection, en 1996, avec le numéro 1988), ce roman a connu une seconde jeunesse chez L'Atalante, qui édita et réédita tous les romans de la saga. J'ai Lu en livre la dernière version, avec une couverture de Marc Simonetti.
Dans cette première enquête, Tem investigue sur la mort d'un physicien assassiné par balle dans une verrouillée de l'intérieur. On a donc affaire à un meurtre en chambre close (le cas le plus célèbre dans la littérature étant sans doute Le Mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux). Le détective privé, qui est loin d'être expérimenté, ne va pas facilement trouver le coupable. On suit chaque étape de ses difficiles investigations, les embûches auxquelles il devra faire face, ses interrogatoires un peu décalés,  on est tenu au courant de ses réflexions, et caetera.
Cette enquête, par la nature de celui qui la mène et par le mystère qu'elle cache, est particulière. Mais elle est plus un prétexte à la mise en scène d'un avenir un peu délirant et d'un personnage fantasque qu'autre chose. Tem avance en effet plus grâce à la chance que grâce à l'efficacité de son travail. Sa conclusion est assez abrupte et le coupable apparaît juste avant, comme si l'auteur n'avait décidé de son identité qu'au dernier moment.
De ce fait, La Balle du néant est un polar plutôt passable.

Du Wagner.

Je disais plus haut que La Balle du néant est un roman déjanté. C'est la marque de fabrique de Roland C. Wagner. L'humour est toujours présent dans ses livres quand il n'en ait pas l'élément principal (Celui qui bave et qui glougloute, Cette crédille qui nous ronge, Un ange s'est pendu...), et le premier tome des Futurs mystères de Paris ne fait pas exception. C'est d'ailleurs le point fort de ce roman. Les différents personnages que croisent Tem, les situations dans lesquelles il se retrouve arrachent facilement des sourires.
Mais ce n'est pas tout. Il faut rajouter sarcastique et intelligent aux qualificatifs adaptés à La Balle du néant. Car Roland Wagner n'a jamais su écrire de roman où il ne vient pas titiller les bonnes mœurs, où il ne cherche pas à chambouler les idées reçues de son lecteur, sa vision du monde (Pax Americana, La Saison de la sorcière...). Si le présent roman n'est pas un modèle de polar, il porte toutefois quelques coups bas aux comportements sociaux ridicules qui sont les nôtres.
C'est intéressant car non dénué d'une part de vérité.

La Balle du néant est un roman divertissant, un polar très ordinaire mais un récit de science-fiction avec des qualités. Toutefois, la lecture de la seconde aventure de Tem, Les Ravisseurs quantiques, parue dernièrement chez J'ai Lu, n'est pas une certitude.

Publié dans Littératures

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