PLATÉE - Jean-Philippe RAMEAU

Publié le par Stéphane

Rameau---Plat-e.jpgDirection musicale de Marc MINKOWSKI
Mise en scène et costumes de Laurent PELLY
Décors de Chantal THOMAS
Avec Yann BEURON, Mireille DELUNSCH, Jean-Paul FOUCHÉCOURT...
1745


Résumé :

Une nymphe des marais – naïade ridicule nous dit-on – se croit aimée de Jupiter… Mais le dieu moqueur veut seulement s’amuser et donner une leçon à son épouse, la jalouse Junon. Chef-d’oeuvre de l’ambiguïté, Platée est sans doute le plus baroque des opéras baroques.
(Opéra de Paris)


L'avis :

Pour la première fois de ma vie, je suis allé à l’opéra. Tout de suite, on se dit que je suis un nanti, un bourge, et caetera. En fait, l’opéra s’est beaucoup démocratisé ces dernières années et une place pour une représentation est loin d’être d’un prix exorbitant, tant qu’on accepte de ne pas être très bien placé. Enfin, il est vrai que je profite d’un abonnement « jeune », ce qui réduit considérablement le coût d’une place.
Donc, première fois, et c’était pour Platée, opéra en trois actes de Jean-Philippe Rameau, créé en 1745 à partir de la pièce de théâtre de Jacques Autreau.


Platée est une naïade, c’est-à-dire une nymphe des fontaines, rivières et fleuves. En fait, Platée vit dans un marais. Elle est connue pour sa laideur, ce qui est parfaitement illustré par le costume du personnage, d’ailleurs incarné par un homme (Jean-Paul Fouchécourt). Pour guérir la jalousie de Junon, Jupiter va feindre l’amour pour Platée.
Platée est un opéra qui fut qualifié de bouffon lorsqu’il fut représenté pour la première fois. Il est vrai qu’il est très drôle. La mise en scène, signée Laurent Pelly, apporte également – ou soutient – beaucoup d’éléments comiques. Le prologue se déroule dans une salle de spectacle, où Thepsis, inventeur de la comédie, se résigne à raconter une histoire aux satires et ménades.
Après cette introduction loufoque, l’histoire commence vraiment, sous les auspices de l’Amour (apparaissant en petite tenue) et Thalie, la folie (interprétée par Mireille Delunsch).
Le premier acte voit Mercure apporter la bonne nouvelle à Platée : Jupiter s’est épris d’elle. Le peuple des marais (grenouilles et autres batraciens) s’en rejouit à coups de « Quoi ? Quoi ? Quoi ? ». On rigole aux apparitions des acteurs dans leurs déguisements tous plus incongrus les uns que les autres.
Mais c’est dans le deuxième acte que le spectateur a vraiment l’occasion de rire. Thalie y joue un rôle central, après que Jupiter a enfin daigné descendre du ciel dans une pluie de flammes et dans son costume à paillettes. La folie, qui offre un tour de chant incomparable, met le souk sur les planches.
Cela se poursuit dans le troisième acte, où Junon apparaît en rage. La cérémonie qui doit lier Jupiter et Platée est sensée avoir lieu, mais Momus fait tout pour retarder les choses : il incarne un faux et ridicule Cupidon (mais hilarant), des paysans viennent danser (passage drôle bien qu’un peu long)… Le tout s'achève évidemment mal pour la pauvre Platée, humiliée. Lorsque le rideau retombe, le public est comblé.

Platée
est un spectacle à aller voir si vous en avez l’occasion. Moi, je suis en tout cas impatient de retourner à l’opéra (pour La Somnambule de Bellini en février).

Publié dans Opéras

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