UN MONDE D'AZUR - Jack VANCE

Publié le par Vicklay

The Blue World
1969
Le Livre de Poche, Science-Fiction n°7018 (1er trimestre 1978)
Traduction de Jacqueline REMILLET
Couverture de Pierre FAUCHEUX & DEDALUS
224 pages


4ème de couverture :

C'est un tout autre monde. Des îles verdoyantes, baignées de soleil, pleines de beauté et de richesses où ont échoué des hommes, après le naufrage d'un vaisseau venu des étoiles.
Des hommes qui, très vite, ont créé des castes dont les fonctions sont extrêmement précises.
Ce serait le paradis si le Roi Kragen, un monstre marin insatiable, ne les tenait sous son joug - s'il ne fallait pas toujours aveuglément lui obéir et payer son tribut !
Et pourtant les hommes décident de mettre un terme à son omni-puissance et projettent de le tuer...


L'avis :

Il y a longtemps, des criminels de toutes sortes se sont emparés d’un vaisseau spatial pénitentiaire et fuit avec. Ils se sont réfugiés sur une planète recouverte d’un immense océan, n’offrant pour toute terre que des archipels d’îlots végétaux. Cette planète offrit tout ce dont les fugitifs pouvaient avoir besoin pour survivre. Ils formèrent une société divisée en castes portant des noms souvent associés aux crimes de leurs membres (filous, incendiaires par exemple). Mais tout cela a été oublié depuis longtemps et on n’en a des traces qu’à travers les Mémoires des Anciens.
La planète sans nom serait un véritable paradis sans les kragens, des créatures qui mélangent des caractéristiques du poisson, de l’insecte et du calmar, douées d’une intelligence peu commune. Pour y échapper, les hommes ont « signé » un pacte avec le Roi Kragen, un énorme kragen qu’ils fournissent en nourriture en échange de sa protection contre les autres membres de son espèce.
Sklar Hast, jeune transmetteur fougueux, ambitieux mais compétent et courageux, en assez de voir la communauté des Îles des Anciens s’abaisser devant le Roi Kragen. Il hait les Médiateurs, ces hommes qui vénèrent la créature et peuvent communiquer avec lui. Il les considère comme des fainéants et des usurpateurs (et il n’a pas tellement tort).
Un jour, un kragen attaque l’archipel, ravageant les plantations. Or, le Roi Kragen n’est pas là pour défendre les hommes, comme il devrait le faire. Sklar Hast prend les choses en main et attaque le kragen. Il fait basculer le destin de la communauté : si les hommes peuvent s’attaquer à un kragen, même petit, pourquoi le Roi Kragen ne pourrait-il pas être tué ? La créature se vengera, mais Hast est déterminé à modifier les traditions ancestrales qu’il trouve ridicules.
Voilà la communauté des Îles des Anciens divisée. D’un côté, ceux qui soutiennent Sklar Hast et veulent en finir avec la Pacte avilissant. De l’autre les Médiateurs et ceux qui ont peur des conséquences d’une rébellion…

J’entamai la lecture de Un monde d’azur avec la relative assurance de passer un bon moment. Jack Vance est un Grand Monsieur de la S-F, qui ne m’a jamais déçu.
Je découvrais donc sans a priori ce monde océanique et la communauté d’hommes sortis de l’imagination fertile de Vance.
Je fis connaissance avec Sklar Hast, qui comme tous les personnages principaux des romans de cet auteur, est d’une certaine complexité, simplement d’un grand réalisme. Ambitieux, courageux, fougueux, emporté, fier, autant d’adjectifs peuvent le définir. Autant de qualités que de défauts. Les personnages secondaires sont un peu plus stéréotypés, mais ce n’est que pour mieux séparer le bon grain de l’ivraie. On sait qui sont les gentils et les méchants, clairement et simplement, mais Vance ne tombent pas dans le manichéisme.
Je découvrais les kragens, et notamment le Roi Kragen, horrible créature gloutonne, liée aux hommes par un Pacte qui leur assure protection mais restreint leur liberté.

Nous sommes donc plongés au milieu de cet univers juste avant que Hast ne se rebelle contre le Pacte et les Médiateurs. Avec brio, Vance décrit un univers riche, la vie étrange sur une planète dépaysante sans jamais nous ennuyer. Comme souvent, il mêle ses indications techniques au récit. Les personnages ne sont pas des créatures évoluant en surimpression du décor, ils y sont fondus, ne formant qu’un seul élément.
Voilà probablement la force de Jack Vance, la raison pour laquelle il nous fascine, réussit si facilement à nous faire entrer dans ses univers baroques, époustouflants d’inventions et de réalismes.

Un monde d’azur est un des meilleurs romans de Vance, incontestablement (ou alors je suis subjectif). Je pense qu’il vaut les romans du Cycle de Tschaï.
À découvrir ou à re-découvrir !

Publié dans Littératures

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